Le courage de faire face à la mort dans une cause honorable est plus louable que toute adresse ou artifice que nous pouvons utiliser pour l’éviter.
Un saule vaniteux eut un jour l’audace de défier son puissant voisin, le chêne, à un concours de force. Il fut convenu que ce serait décidé par la prochaine tempête, et Éole fut sollicité par les deux parties pour déployer ses plus grands efforts. Cela ne fut pas demandé en vain, et un violent ouragan se leva : tandis que le saule pliant sous le vent, ou se dérobant à sa force, évitait toute sa furie ; le généreux chêne, refusant de céder, s’opposa à la tempête et fut déraciné. Aussitôt, le saule commença à exulter et revendiqua la victoire, quand le chêne tombé interrompit son exultation : « Appelles-tu cela une épreuve de force ? Pauvre fou ! Ce n’est pas à ta force, mais à ta faiblesse ; ce n’est pas à ton audace face au danger, mais à ta lâcheté que tu dois ta sécurité actuelle. Je suis un chêne, bien que tombé ; tu es toujours un saule, bien que indemne ; mais qui, à part un lâche aussi misérable que toi, préférerait une vie ignominieuse préservée par la ruse ou la lâcheté, à la gloire de rencontrer la mort dans une noble confrontation ? »
